Prologue
Il y a quelques temps, une chaîne de télévision proposait une
émission, sous forme de reportage, sur le thème de la peur. On
pouvait voir défiler sur l’écran des visages de différentes races,
de différentes langues, et chacun répondait à la même question
posée : « Quelle est votre plus grande peur ? »
Il était très intéressant de voir le nombre impressionnant de réponses,
toutes très différentes selon la race, le pays et la culture de
chacun.
Parmi ces réponses, deux d’entre elles m’avaient interpellé car
le réalisateur avait eu la bonne idée de les présenter l’une après
l’autre.
La première était : « Ma plus grande peur serait d’apprendre que
Dieu n’existe pas ». Et la seconde : « Ma plus grande peur serait
d’apprendre que Dieu existe vraiment ».
Ces deux réponses, apparemment contradictoires, correspondent bien
à l’état d’esprit actuel de la plupart des êtres humains. La première
traduit tout à fait l’angoisse de l’homme devant la mort : si Dieu
n’existe pas, que vais-je devenir à la fin de ma vie ? Si l’on
me prouve qu’il n’y a rien en dehors de ce monde, quel est le sens
de ma vie ? Quel est le but de la vie sur Terre ? C’est une peur
profonde qui habite certainement l’esprit d’un bon nombre d’êtres
humains et elle est compréhensible.
La seconde réponse est plus subtile mais elle traduit bien la peur
de la majorité de ceux qui pratiquent une religion, et plus particulièrement
les religions qui mettent en exergue la toute puissance de Dieu
: si Dieu existe vraiment, que peut-il penser de moi, comment me
juge-t-il ? Si Dieu existe vraiment, me pardonnera-t-il mes péchés,
me pardonnera-t-il d’avoir douté de lui, de ne pas avoir obéi à
ses commandements ?
Bien entendu, derrière ces questionnements bien légitimes se cache
un même sentiment : celui de la peur. Mais comme ce sentiment est
opposé à celui de l’Amour, ces questionnements ne peuvent obtenir
de réponse valable...
La plupart des religions et des pratiques spirituelles se rejoignent
sur le même point, la même certitude : l’importance de l’Amour.
Au-delà de leurs différences et de leurs divergences, toutes mettent
en exergue la valeur essentielle de l’Amour, du sens de l’amitié,
de la fraternité et du don de soi, véritables antidotes à la peur
et à tout ce qu’elle engendre : le doute, le désespoir, le ressentiment,
la division, la colère, la haine, la guerre et la destruction.
De toute évidence, la peur ne permet pas de répondre à nos interrogations
sur la nature de Dieu. Seul l’Amour peut nous permettre de l’approcher,
de le comprendre, de le connaître enfin, comme nous l’a montré
en son temps Jésus-Christ.
L’héritage que nous a légué Jésus, et qui perdure plus de deux
mille ans après sa mort physique, est celui de l’Amour. Avant sa
venue, les êtres humains croyaient en un Dieu Tout Puissant qu’ils
vénéraient mais qu’ils craignaient plus que tout. Le Dieu vengeur
et parfois même jaloux de Moïse était craint par tous ceux qui
adhéraient à la Thora, livre sacré qui prescrivait 613 commandements,
dont 365 négatifs et 248 positifs.
On apaisait les colères de Dieu en lui offrant en sacrifices des
animaux, en le suppliant de nous épargner les souffrances, les
maladies, les mauvaises récoltes et les mauvais sorts.
Avec Jésus-Christ, Dieu est apparu comme une divinité pleine de
bonté et de miséricorde, un Dieu qui pardonne, qui apaise les cœurs
et guérit tous les maux de la Terre. Un Dieu d’Amour.
Grâce à l’Amour de Dieu et à l’enseignement de son Fils incarné
parmi les hommes, il devenait enfin possible d’échapper à la prison
psychique de la peur, à toutes les limitations du corps physique.
Les êtres humains pouvaient guérir de leurs maladies, se guérir
les uns les autres, faire des miracles et même ressusciter les
morts. Hélas, à cette époque lointaine, les hommes n’étaient pas
prêts pour une évolution si rapide de leur psyché et, malgré les
nombreuses preuves que Jésus leur apportait, la sagesse de ses
paraboles et tout l’Amour qu’il avait en lui, il n’a pu leur donner
que ce qu’il avait de plus précieux : sa vie, son sang versé pour
l’humanité.
Plus de deux mille ans ont passé et où en est–elle, cette humanité
? Où en est–elle, avec les guerres, les injustices, les inégalités,
les drames ? Où en est–elle avec l’Amour ? De toute évidence, c’est
encore et toujours la peur qui domine ce monde. Et pourtant…
Jésus n’a-t-il pas promis qu’il reviendrait ? N’a-t-il pas dit
qu’il serait avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps
? (Matthieu 28-20)
Le retour du Christ n’a cessé, depuis sa mort physique, d’occuper
les esprits des chrétiens à travers les siècles et les générations.
Quand reviendra-t-il ? Dans quel contexte et sous quelle forme
? Qu’adviendra-t-il lors de sa seconde venue ?
Si Jésus revenait physiquement parmi les hommes à notre époque,
il serait probablement traité comme un SDF par les forces de l’ordre,
accusé de provoquer des émeutes en rassemblant les foules et accusé
d’exercice illégal de la médecine en guérissant gratuitement les
malades. D’aucuns le traiteraient d’illuminé, de charlatan ou de
chef de secte. De même, si Jésus revenait parmi les hommes en Palestine,
on ne le laisserait pas se rendre à Bethléem, lieu supposé de sa
naissance il y a plus de deux mille ans, et il ne pourrait probablement
rien faire pour rétablir la paix au Proche Orient.
Et pourtant, notre monde tel qu’il est en ce début de XXIè siècle
aurait grand besoin de ses paroles de sagesse et d’amour, de retrouver
la foi et de vraies valeurs. Les êtres humains auraient bien besoin
de retrouver l’espérance en un monde meilleur et le sourire au
coin des lèvres.
Mais justement, depuis quelques temps ne voit-on pas poindre dans
les esprits un regain d’espérance et de foi renouvelée ? N’assiste-t-on
pas à un retour des valeurs de solidarité, d’entraide, dans la
plupart des pays occidentaux ? Et au sein même de la chrétienté,
ne voit-on pas les cœurs se rassembler autour du message central
de Jésus-Christ : « Aimez-vous les uns les autres » ?
De plus en plus de jeunes participent à des concerts de louange
(live worship) qui rassemblent des milliers d’adorateurs. Les yeux
clos et les bras levés vers le Ciel, leurs chants de louanges font
vibrer des millions de chrétiens de par le monde grâce à Internet
et à la diffusion des albums enregistrés en public. D’années en
années, les valeurs changent et se transforment pour revenir à
l’essentiel de l’enseignement du Christ. Ainsi, dans l’esprit de
ces milliers de jeunes, le choix du célibat n’est plus un problème
et le temple n’est plus forcément le seul lieu de prière. Si bien
que l’Eglise romaine a été obligée de se remettre en question,
de s’ouvrir à cet esprit œcuménique. Elle n’est pas la seule à
effectuer cette métamorphose : toutes les religions du monde et
toutes les pratiques spirituelles vont être, dans les décennies
qui viennent, dans l’obligation de se recentrer autour des valeurs
de paix, d’amour et de sagesse. Elles devront certainement revenir
à la simplicité de leur genèse…
En ces temps d’apocalypse, qui signifie dans son essence révélation,
le monde a bien besoin de retrouver de saines valeurs, de nobles
desseins. C’est pour cette raison que le message de Jésus-Christ
est de plus en plus apprécié par les générations émergeantes. C’est
pour cela que ses paroles et l’exemple de sa vie servent de plus
en plus de repères fiables à tous ceux qui, jeunes et vieux, souhaitent
donner un sens à leur vie.
Ce livre est donc une réflexion sur la question cruciale de l’éventuel
retour du Christ, à cette époque charnière de l’humanité où toutes
les valeurs s’effondrent, en portant un éclairage actualisé sur
toutes les théories, qu’elles soient religieuses, ésotériques ou
mystiques, qui parlent de ce retour. Car le Christ n’appartient
à personne, ni aux catholiques, ni aux protestants, ni à aucune
autre forme de religion. Et nous constaterons qu’en fin de compte,
l’essentiel est qu’il revienne… dans nos cœurs.
Cette réflexion a été menée volontairement avec un esprit œcuménique.
Elle s’efforce d’être la plus neutre et la plus exhaustive possible
afin de ne point heurter la sensibilité de chacun et de respecter
ses croyances. A ce dessein, la plupart des traductions sont issues
de la Bible TOB (Traduction œcuménique de la Bible) 1.
Qui peut prétendre détenir la vérité ? Ce qui est vrai pour l’un
peut sembler incroyable pour l’autre, et quand bien même une certitude
peut sembler inébranlable, le temps se charge de la faire évoluer,
se transformer pour déboucher sur une autre vérité, selon le degré
de notre compréhension et selon nos capacités spirituelles.
Pour illustrer ces propos, voici une petite histoire :
« Un cardinal se rendit un jour sur une île où, avait-il appris,
vivait un moine solitaire, un ermite. Tous ceux qui lui avaient
rendu visite rapportaient qu’il possédait des dons de guérisseur,
qu’il parlait aux oiseaux et au Ciel, qu’il faisait parfois des
miracles.
Alors que la barque qui l’amenait approchait du rivage, le cardinal
pensait :
« Il est grand temps que ce moine revienne à de plus sages dispositions
».
L’ermite l’accueillit à bras ouverts, le remerciant chaleureusement
de l’honneur qu’il lui faisait. L’invitant à pénétrer dans sa modeste
hutte, il lui proposa de partager son humble repas. Mais le cardinal
déclina son offre en ces termes :
« Je viens simplement passer quelques heures avec vous afin de
vérifier si, après tout ce temps passé loin de l’Eglise, vous observez
bien vos vœux et si vous faites les choses dans les règles ».
L’ermite accepta aussitôt et ils passèrent toute la journée en
tête à tête. Comme le moine avait oublié la plupart des textes
religieux, le cardinal le fit patiemment réviser et réciter plusieurs
fois de suite chaque prière.
Avant que la nuit tombe, satisfait d’avoir remis le moine sur le
droit chemin, le cardinal demanda à ceux qui l’accompagnaient de
préparer l’embarcation pour le retour. L’ermite le remercia plusieurs
fois, lui embrassant les mains et s’agenouillant à ses pieds.
Puis la barque reprit le large et le cardinal orienta son regard
vers la ligne d’horizon, satisfait de sa divine mission… quand
soudain, il entendit la voix de l’ermite qui l’appelait :
« Attendez, attendez ! S’il vous plait…»
Il se retourna brusquement et ce qu’il vit lui coupa le souffle
: le moine arrivait vers la barque… en courant sur l’eau !
« Que… qu’y a-t-il ? Que voulez-vous ? »
Et le moine répondit :
« J’ai oublié le dernier verset du Credo 2.
Pouvez-vous me le répéter, s’il vous plaît ? »
Dans un soupir, le cardinal répliqua :
« Ce n’est pas important… ne changez rien, continuez de parler
au Ciel, aux oiseaux, cela suffira… ».
ANNEXE
1 - La Traduction œcuménique de la Bible (TOB), parue en 1975-1976,
est une traduction de la Bible effectuée en commun par des catholiques
et des protestants. La participation des orthodoxes a été effective
mais peu importante du fait qu'il y avait un faible nombre d'exégètes
de langue française parmi eux, que le texte de base a été le texte
hébreu et non le texte grec de la Septante, et à cause de désaccords
liés à certains choix de traduction et certains commentaires concernant
le Nouveau Testament. Le projet a été lancé par les Pères dominicains
qui assuraient la révision de la Bible de Jérusalem et les spécialistes
protestants dont ils avaient demandé la collaboration.
La TOB a été publiée par les Éditions du Cerf et l'Alliance biblique
universelle.
L'apparat critique et l'exigence de traduction font de cette Bible
une des plus utilisées par les exégètes. (source : Wikipedia)
2 –Jusqu'au Ve siècle, la Messe n'avait pas de Credo . Il fut
progressivement introduit dans les rites d'Orient (VIe siècle)
en réaction contre diverses hérésies.
Le Credo tel qu'il fut fixé par les Conciles de Nicée (325) et
de Constantinople (381), peut être traduit comme suit :
« Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel
et de la terre et de toutes les choses visibles et invisibles.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu,
né du Père avant tous les siècles, Dieu issu du Dieu, lumière issue
de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré, non créé,
consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, qui pour nous,
les hommes, et pour notre salut est descendu des cieux. Il s'est
incarné du Saint-Esprit par la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Crucifié pour nous aussi, sous Ponce Pilate Il a souffert et a
été enseveli ; Il a ressuscité le troisième jour conformément aux
Écritures et Il est monté au ciel ; Il siège à la droite du Père
et pour la seconde fois Il va venir en gloire juger les vivants
et les morts, Lui dont le règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit saint, qui est Seigneur et qui donne la vie,
qui procède du Père et du Fils, qui est à la fois adoré et glorifié
avec le Père et le Fils, qui a parlé par les Prophètes.
Je crois l'Église une, sainte, catholique (dans le sens d'universel
: c'était avant le schisme entre les Églises) et apostolique.
Je reconnais un unique baptême pour la rémission des péchés, et
j'attends la résurrection des morts et la vie des siècles à venir.
Amen. »
(source : Wikipedia)
Partager
Troisième édition, revue et augmentée (2020)
Réglez par carte bancaire avec PayPal, le
système de réglement
sécurisé.

Retour à l'accueil
|